Les bases du commerce équitable

Introduction

Il est vrai que tous les termes retrouvés au sein du commerce équitable peuvent effrayer par leur manque de clarté. C’est pourquoi vous trouverez ici un petit glossaire regroupant une partie de ces termes, ce qui vous permettra, entre autres, de répondre à certaines questions telles que : Qu’est-ce que le commerce équitable ? Qu’est-ce qu’un label ? Est-ce différent d’une marque ? Et, quelle est la différence avec ces autres termes : le bio, l’éthique, le durable et le local ? Dans cette rubrique vous retrouverez des réponses aux questions suivantes :

  • C’est quoi le commerce équitable ?
  • Le commerce équitable, n’est-ce pas polluant ?
  • Comment reconnaître un produit équitable ?
  • Le commerce équitable, est-ce vraiment plus cher ?
  • Quels sont les labels reconnus pour le commerce équitable ?
  • Quelles sont les marques reconnues commerce équitable en Belgique ?
  • Le commerce local, c’est quoi ?
  • C’est quoi l’agriculture biologique ? Et ses labels ?

Pour d’autres questions concernant les produits équitables, les références en magasins, les principes du commerce équitables et ses idées reçues, nous vous invitons à consulter le FAQ d’Oxfam-Magasins du monde qui répond à de nombreuses questions !!

C’est quoi le Commerce Équitable ?

Le commerce équitable a pour objectif la rémunération juste et un travail décent pour toutes personnes travaillant sur un produit, tant les agriculteurs/trices, les artisan·nes, les travailleurs/euses et autres afin de leur offrir un niveau de vie décent. Il se concentre principalement sur le commerce entre le Nord et le Sud, où les rémunérations sont rarement juste. Le commerce équitable Nord-Nord existe aussi, mais dans des proportions moindres, on en parle ici.

En 2001, une définition a été adoptée par une grande partie des mouvements du commerce équitable : « Le commerce équitable est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect visant à garantir une plus grande équité dans le commerce international. Il contribue au développement durable en proposant de meilleures conditions commerciales aux producteurs/trices et aux travailleurs/euses marginalisé·es, particulièrement dans les pays en développement, tout en sécurisant leurs droits. Les Organisations du commerce équitable, appuyées par les consommateurs/trices, s’emploient à soutenir activement les producteurs/trices, à sensibiliser et à faire campagne pour obtenir un changement des règles et pratiques du commerce international conventionnel. »

De plus, le commerce équitable se fonde sur 10 grands principes dont la juste rémunération, le respect de l’environnement ou le non-travail des enfants. Ces principes sont référencés dans la charte du commerce équitable, un aperçu de celle-ci est disponible ici lien vers page charte du commerce équitable. Une affiche avec les 10 principes est disponible dans l’onglet OUTILS de ce site.

Une petite vidéo est disponible ici pour mieux appréhender les valeurs et principes du commerce équitable : https://www.youtube.com/watch?v=iVqHqAH1z-0&t=1s

Afin de reconnaitre un produit alimentaire, artisanal ou du textile issu de ce commerce, il existe différents labels ou marques qui sont reconnues en Belgique.

Le commerce équitable, n’est-ce pas polluant ?

Contrairement aux idées reçues, qui associent long transport du Sud vers le Nord avec fortes émissions de gaz à effet de serre, le commerce équitable n’est pas très polluant, et ceci pour plusieurs raisons :

  • Faible part du transport dans le bilan carbone total d’un produit (les modes de production et de consommation constituent en comparaison une proportion beaucoup plus importante du total des émissions de gaz à effet de serre). La plupart des produits équitables arrivent d’ailleurs par bateau, un mode de transport à faibles émissions. Enfin, Oxfam-Magasins du monde effectue depuis 2012 un suivi du bilan carbone de l’ensemble de ses activités, ce afin de réduire de manière continue ses émissions CO2.
  • Modes de production respectueux de l’environnement :
    • Au niveau agricole, la plupart des produits équitables sont issus d’une agriculture paysanne à petite échelle et diversifiée (beaucoup sont d’ailleurs certifiés biologiques). Il s’agit le plus souvent de cultures traditionnelles favorables à la biodiversité, comme le riz violet de Thaïlande, la quinoa rouge de Bolivie, et faiblement mécanisée. De plus, les critères des labels équitables exigent ou encouragent des méthodes de production durables : absence d’OGM, réduction des pesticides, lutte intégrée, réduction des consommations en eau, etc.
    • Les produits d’artisanat ont un impact sur l’environnement moins lourd que les produits industriels, en particulier ceux qui valorisent les ressources naturelles locales et/ou le recyclage de produits.
  • Absence d’alternative locale pour les produits tropicaux de consommation courante comme le café, le thé, le cacao, les bananes, etc. De plus, la production locale de certains produits comme le miel est nettement insuffisante, ce qui justifie l’importation.
  • Développement de la démarche et des produits « Paysans du Nord ». Même si cette démarche a comme objectif plus global de lutter contre le modèle agro-industriel, elle permet également à Oxfam d’améliorer sa cohérence environnementale. A noter également qu’Oxfam participe à la campagne des « Communes Du Commerce Equitable », qui donne une large place à la consommation de produits locaux durables.

Comment reconnaître un produit équitable ?

Le plus simple est de repérer sur l’emballage un label qui certifie les conditions de fabrication. Exemples de labels reconnus en Belgique : « Fairtrade Max Havelaar », « Ecocert Equitable », « Tu Simbolo », ainsi que la garantie organisation WFTO (coupole mondiale de la filière intégrée du commerce équitable).

Il est important de les distinguer des labels de commerce éthique (qui couvre principalement les questions de droit du travail dans les filières industrielles, à l’exemple de « Fairwear fondation »), de l’agriculture biologique (label européen, « AB », « Biogarantie »), ainsi que ceux de commerce durable (dont les critères sont plus vagues et peu exigeants envers les importateurs et donc adaptés à l’agro-industrie – exemple « Rainforest Alliance », « UTZ Certified »).

Mais les labels ne sont pas nécessairement la panacée. On peut aussi faire confiance à des marques ou réseaux spécialisés (par exemple Oxfam ou Ethiquable). Les produits de ces marques portent quoi qu’il en soit le plus souvent un label ou sont garantis via la certification WFTO.

Le commerce équitable, est-ce vraiment plus cher ?

Tout d’abord, ce n’est pas toujours vrai ! De nombreux produits équitables se retrouvent dans des gammes de prix similaires aux produits conventionnels. Cela est notamment dû au fait qu’Oxfam fonctionne souvent en circuits-courts, en étant le seul intermédiaire entre les consommateurs et les producteurs.

Dans les cas où ils sont effectivement plus chers, cela se justifie par une grande qualité des produits équitables : qualité intrinsèque (produits artisanaux souvent plus beaux et/ou solides, produits alimentaires aux ingrédients naturels, biologiques, meilleurs pour la santé, etc.) mais aussi qualité sociale (soutien aux producteurs via le prix minimum, la prime de développement, les bénéfices sociaux et les meilleures conditions de travail, etc.).

Il faut par ailleurs se poser la question de la manière dont on définit la cherté d’un produit : notre référence est généralement le prix des produits conventionnels, qui en plus de bénéficier de toute une série d’économies d’échelle et de pratiques commerciales abusives, poussent au maximum la logique d’externalisation des coûts. On entend par là le fait de transférer certains coûts (de production, transport, distribution, etc.) ailleurs que dans le produit lui-même. Dans le secteur agricole par exemple, l’agriculture industrielle a de nombreuses externalités (pollution des nappes phréatiques, de l’air, effets des pesticides sur la santé, etc.) que le consommateur ne voit pas apparaitre sur son ticket de caisse. Mais il finira par le payer via ses impôts (ex. usines de traitement de l’eau ou des déchets), ses frais de santé ou même en espérance de vie !

Quels sont les labels reconnus pour le commerce équitable ?

Un label est un logo qui certifie qu’un produit respecte certains principes, souvent définis dans un cahier des charges.  Cela permet, entre autres, aux consommateurs/trices à d’identifier un produit qui répond à ses critères. Voir section sur comment être labellisé

Le cahier des charges est propre à chaque label et est accessible dans la grande majorité des cas en ligne. C’est le principe de transparence, élément clés du commerce équitable. Un problème persiste : un grand nombre de labels différents sont présents sur le marché ce qui empêche la bonne identification des produits. Cela est, en partie, dû à l’auto-labellisation. C’est-à-dire la possibilité pour n’importe qui de créer son propre label qui correspondrait à son propre cahier des charges.  Dans ce cas, il est rarement disponible en ligne. À cela on ajoute l’existence de labels pour différents types de produits : équitable, bio, local… Mais, surtout la non existence d’un label officiel, à l’inverse du label bio.

Le label est donc le meilleur moyen de reconnaitre un produit issu du commerce équitable.

Tableau modifié et issu du guide des labels de la BFTF

Pour de plus amples informations sur la labellisation du commerce équitable en Belgique nous vous renvoyons vers le guide des labels du commerce éthique et équitable réalisé par BFTF EN 2020. Le guide : http://www.bftf.be/IMG/pdf/guide_des_labels_bftf_internet-compresse.pdf

Certains glossaires plus complets sur le sujet sont disponibles, notamment celui du guide international des labels de commerce équitable édition 2020 : https://www.commercequitable.org/wp-content/uploads/guide-label-2019-francais-web.pdf

Le site https://www.labelinfo.be/fr répertorie et classe une large gamme de labels de durabilité et des produits durables en Belgique.

Quelles sont les marques reconnues commerce équitable en Belgique ?

En parallèle du label, il existe les marques équitables, les deux sont indépendants et complémentaire. Certaines marques se spécialisent dans la vente de produits équitables et proposent donc un grand nombre de produits labellisés.

Certaines grandes surfaces telles que Carrefour et/ou Delhaize suggèrent également des marques spécialisées dans ce commerce. Tant que le produit est labellisé vous pouvez être sûr que le produit est équitable. Peu importe la marque qui achète le produit chez les producteurs/trices, leur rémunération reste la même : elle est juste. Tout dépendra, de quelle marque vous voulez favoriser ou non. Le principe de marque et label n’est pas propre au commerce équitable, il en existe aussi pour le bio et le local. Quelle est la différence entre le commerce équitable et le commerce local lien vers section local, l’agriculture biologique lien vers section bio, l’éthique lien vers section éthique, ou le commerce durable lien vers section durable ? Existe t’il un lien entre eux, ou doivent-ils s’opposer ? Vous trouverez la réponse à vos questions dans les sections qui suivent, cela commence par le commerce local.

Le commerce local, c’est quoi ?

L’objectif du commerce local est de favoriser les producteurs/trices locaux/ales, d’une région ou d’un territoire. Cela concerne l’alimentaire principalement, mais également l’artisanat ou le textile. Consommer local privilégie donc l’économie locale et une certaine proximité avec les producteurs/trices. En effet, consommer local permet, entre autres, de réduire le nombre d’intermédiaires dans la vente d’un produit. Par exemple un·e producteur/trice de pomme de terre, va récolter ses produits et les proposer directement à la vente, soit à la ferme, soit via un magasin ou un GAC (Groupe d’Achat Commun). Pensez à vous rendre sur le site d’Open Food Network, une plateforme regroupant ces différents producteurs/trices locaux/ales et les comptoirs sur lesquels les retrouver.

De plus, le commerce local se veut respectueux des saisons et de l’environnement. Cependant, il faut tout de même être prudent, certain·es producteurs/trices ne sont pas respectueux/euses de ces points. Afin de mieux reconnaitre les produits locaux de qualité, respectueux de l’environnement et de la juste rémunération des agriculteurs/trices, certains labels ont été créés : prix juste producteur/trice ou biograntie belgium.

Enfin, il est important par ces explications de comprendre que rien n’oppose le commerce équitable et le commerce local. Tous deux se veulent respectueux d’une rémunération juste, de l’environnement et propose un circuit court. Le commerce équitable, même si le produit provient d’Amérique latine, par exemple, sera un produit de saison qui aura qu’un seul intermédiaire. Consommer une Banane issue du commerce équitable est plus respectueux de l’environnement que de consommer une banane chauffée sous serre en Belgique. Le commerce local et équitable sont donc complémentaires, ce dernier soumet des produits que l’on ne peut pas trouver localement par exemple : le café ou la banane. Certains magasins présenteront ainsi des produits locaux et équitable.

Tout comme le commerce équitable, le local n’est pas gage de production biologique.

C’est quoi l’agriculture biologique ? Et ses labels ?

L’agriculture biologique a pour objectif de proposer une agriculture respectueuse de son environnement et des produits moins transformés. Pour être sûr qu’un produit répond à ces normes, ils existent différents labels. Pour mieux comprendre les différents labels, nous vous référons au site trade for development center et sa section sur les labels de l’agriculture biologique : https://www.tdc-enabel.be/fr/agriculture-biologique-definition-et-principes/. Néanmoins, comme tout autre label, le label biologique se doit d’être respectueux d’un cahier des charges.  La grande différence avec la labellisation du commerce équitable et celle de l’agriculture biologique, c’est que cette dernière est officielle à échelle continentale. Il existe donc moins de labels différents et l’auto-labellisation n’y a donc pas sa place.

Le commerce équitable n’est pas une garantie de l’utilisation d’une agriculture biologique, mais se veut respectueux de l’environnement. Certains produits peuvent, toutefois, être labellisés équitable et biologique, si celui-ci répond au cahier des charges des deux labels.