PETIT DÉJEUNER ÉQUITABLE AU PARLEMENT FÉDÉRAL

Petit déjeuner équitable au Parlement Fédéral! 26 OCTOBRE 2017

La campagne Belge – « commune du commerce équitable » à Bruxelles et en Wallonie et « Fair trade Gemeente » en Flandre – a participé au petit déjeuner équitable organisé par la Coopération Technique Belge au parlement fédéral. Ce moment était l’occasion de dénoncer les inégalités qui gangrènent les filières textiles. Des inégalités aux conséquences dramatiques pour des millions de travailleurs et travailleuses, principales victimes d’accidents tels que celui du Rana Plaza au Bengladesh en 2013 – « 1138 personnes tuées » nous rappelle Jean-Marc Caudron de la plate-forme achACT. Durant cette matinée, plusieurs acteurs nous ont témoigné leurs initiatives pour une filière plus durable.

L’industrie du textile face aux réalités.

Sven Bullaert [1] nous a fait part de son expérience. En tant que fondateur d’une entreprise textile, il a ouvert la « mauvaise » porte lors d’une visite d’un site de production en Inde. Il y a découvert un entrepôt sombre, mal ventilé avec des fils électriques à proximité des travailleuses, etc. Indigné, il a apporté ses valeurs et convictions pour une transparence et durabilité sociale auprès de la chaîne JBC. Aujourd’hui, JBC est l’un des meilleurs élèves de la fondation « Fair Wear Foundation[2] ».

Le monde la mode est donc conscient qu’une autre mode est possible. En parler, sensibiliser, militer ou être porteur d’initiatives permet de faire changer les choses. Par exemple, « 1.5 millions de personnes ont signé une pétition pour la prévention et l’indemnisation des victimes du Rana Plaza. C’est ce qui a mené plus de 200 marques à signer le protocole de prévention. Toutefois, seuls 64 usines sur quelques 1 800 ont totalement complété leurs mises aux normes. » nous témoignait Jean-Marc Caudron.

Agissons ensemble dans notre commune !

Nicolas Lambert[3] précisait également le rôle des communes pour plus de transparence et d’équité dans la filière textile. En effet, les communes, acteurs clés de développement solidaire et équitable, peuvent passer des marchés publics intégrant des critères de durabilité sociale et avoir un rôle pionnier pour sensibiliser leurs citoyens.

Nicolas insiste également sur un chiffre important : « plus de 50 millions de petits producteurs se cachent derrière la culture de coton – matière première de nos vêtements. Il est donc essentiel de les considérer dans les étapes de la chaîne textile. A ce titre, « Fairtrade Belgium » (organisme certificateur dans le commerce équitable) a lancé en 2016 un programme pilote pour avoir une certification couvrant toutes les étapes ; de l’égrenage du coton jusqu’à la confection.

Pierre Santacatterina[4] a aussi présenté le crowdfunding lancé par Oxfam pour le développement d’une filière textile équitable avec l’organisation MILA (partenaire et fournisseur Indien). Toutes les informations se trouvent sur le site slowfashion.be.

Et la Belgique dans tout ça ?

Mr Yves Dricot (directeur de la DGD[5]) rappelait l’ambition annoncée l’année passée de faire de la Belgique devenir un « Pays du commerce équitable » pour 2020 en précisant « fair trade n’est pas faire de la charité mais bien faire du commerce durable ».

Aussi, Gwënaelle Grovonius – députée et présidente du groupe de travail « commerce équitable au parlement fédéral a évoqué les réalités et difficultés que vivent tant les agriculteurs du Sud que du Nord rappelant de ce fait un besoin réel de logique de coopération entre le Nord et le Sud.

“Fair trade towns” en Belgique, qu’en pensent-ils?

Suite à ce petit déjeuner riche en initiatives pour plus de justice économique et sociale, la campagne « fair trade towns » en Belgique recommande et souhaite travailler davantage avec les communes pour plus de cohérences de nos autorités publiques en termes de marché public. Il y a encore trop peu de critères sociaux dans les cahiers des charges rédigés par les communes, notamment pour les vêtements de travail, alors que la loi l’autorise. Du côté fédéral, nous demandons un positionnement politique cohérent, clair et transparent pour une filière textile durable en responsabilisant les entreprises à respecter les droits humains dans sa sphère d’influence. A cet effet, nous recommandons au groupe de travail « commerce équitable » de mettre au centre de leur agenda les préoccupations quant à la filière textile équitable. Ensemble, faisons-en sorte que le commerce non équitable ne soit plus la norme !

 

[1] JBC, membre du Fair Ware Foundation et inspirateur des vêtements I AM

[2] La Fair Wear Foundation est une association non commerciale à laquelle peuvent adhérer des marques, distributeurs et producteurs de vêtements pour s’engager dans un processus vérifié et transparent d’amélioration des conditions de travail dans les unités de confection de leurs filières d’approvisionnements.

[3] Directeur de Fairtrade Belgium

[4] Directeur d’Oxfam Magasins du Monde

[5] Direction Général Coopération au Développement